Elisa, jolie petite chose ; sale catin. Des mots – de simples paroles, qui ne se trouvent même pas assez fortes pour l'effleurer. Sais-tu seulement ce qu'est une fille de joie, Elisa ? Quelle importance, tant qu'elle n'en est pas, hein ? Mais si elle ne vend pas son corps, elle s'offre à qui veut bien. Tous ces sourires hypocrites, ces rires creux, les ondulations innocentes de son corps, ces fausses confidences, livrées le temps d'une folie ; Elle est comme ça, Elisa, à se retoucher inconsciemment pour briller, de son regard normalement terne jusqu'à ses tenues faites pour plaire et enchanter. Une poupée de chiffons et faux-semblants, la brune qui s'indiffère même de son prénom,
trop simple et insuffisamment recherché. Elle est ce qu'on veut qu'elle soit – meilleure amie ou pire ennemie, la belle et douce Elisa ou la farouche et sauvage Marla. Elle ne sait ni compatir, ni aimer, ni haïr. Un peu paumée, même si elle ne vous le montrera jamais. Elle s'autosuffit ; et à défaut d'aller chercher le plaisir chez l'autre, elle y trouve la reconnaissance. Un foutu phénix, qui renaîtra toujours de ses cendres et continuera à exister aussi longtemps que vous la regarderez – et même après, alors que mademoiselle, seule dans sa chambre, le regard vague, se décidera à être la plus resplendissante.